vendredi 21 août 2009

La France et son système repressif: la prison


une prison
C'est le leader du Front-National, Jean-Marie Le Pen, qui a mis les pieds dans le plat.
Le sujet ayant crée le buz, c'est avant-tout ses déclarations quant aux statistiques ethniques, lorsqu'il a donné des chiffres (j'imagine inventés) desquels il en a déduit que les hommes étrangers ou d'origine étaient plus criminogènes que les français dits de souche. Je n'aborderais pas ce sujet, puisque déjà développé (cf Débat: les statistiques éthniques)
En ce qui me concerne, c'est un autre sujet abordé lors de son interview, qui me fait réagir.
En effet, lors de son interview, sur RTL, en date du 20/08/09, le leader frontiste a estimé que"nous avons 50.000 places de prison, et nous avons déjà 65.000 personnes en prison. On devrait en avoir plus de 100.000 et par conséquent, plus les gens condamnés à la prison ferme ne seront pas mis en prison et la peine n'est plus dissuasive".
Les chiffres qu'il avance ne sont qu'approximatifs, mais il est tout de même une vérité; au jour d'aujourd'hui, beaucoup de personnes condamnées à des peines de prison ferme ne font pas leur peine. On peut donc légitimement se poser la question de l'efficacité du système pénal français.
Quel est le rôle de la justice? Il est, à mon sens, double, voir triple:
Avant tout, elle se doit, lorsque c'est possible, de réparer un préjudice subi par une victime. Cela peut passer par une restitution des biens, ou encore une réparation, lorsqu'il y a des éléments pécuniers (voir une réparation pécuniaire sur un préjudice moral), mais aussi par le fait de reconnaître, à cette victime, un statut: précisément celui de victime. C'est un thème très souvent abordé par les victimes de viol qui déposent plainte plusieurs années après les faits. Ce qu'elles veulent, c'est une reconnaissance de ce statut, une prise en compte de la société.
Le second rôle de la justice (même s'il est primordial, techniquement parlant), c'est d'écarter de la société tout individu qu'elle juge dangereux pour les autres; et l'écart est prononcé par une peine de prison. C'est là le troisième rôle: punir ceux qui ont enfreint la loi. On considère donc que, en mettant un homme en prison, d'une part, on protège la société, et d'autre part, on l'incite, à le dissuade de ne pas recommencer, on le punit; bref, on l'isole, on l'enferme.
En parcourant quelques blogs ou autres articles, j'ai cru comprendre que, pour certains, l'un des rôles de la justice était aussi d'éduquer. Je ne suis pas d'accord avec cela, dans la mesure où, à mon sens, c'est à la famille, aux parents, d'éduquer ses enfants, voir à l'Education Nationale, au travers de l'enseignement scolaire (pour complément). Mais certainement pas à la justice, ni, d'ailleurs, à la Police.
J'en reviens donc aux chiffres cités plus haut, ou plutôt au principe énoncé; à savoir que beaucoup de peines de prison ferme prononcées ne sont pas effectuées. Il me semble que, sur Paris, toute peine ferme inférieure à un an n'est pas effectuée; c'est le Juge d'Application des Peines (JAP) qui "transforme" la peine. On parle alors bracelet éléctronique, semi-liberté, Travaux d'Intérêt Généraux, ...
Et pour cause, effectivement, le constat est réel, les prisons sont surpeuplées. Au 1er Juillet 2007, la France dénombrait 50577 places. Pourtant, ce sont pas moins de 61810 personnes qui y étaient écrouées (source: Wikipedia), soit à la suite d'un jugement, soit dans le cadre de la détention provisoire.


Deux remarques: tout d'abord, on l'aura compris, il y a là surpopulation carcérale, et donc, la France ne cessera pas, ainsi, d'être montrée du doigt par n'importe laquelle des associations de défense des droits de l'homme. Et à raison. Ensuite, c'est bien cette surpopulation qui fait que nombre de peines sont inappliquées. L'un découle de l'autre.
La conclusion à tout cela: l'un des objectifs de la justice n'est pas rempli, puisque les peines n'étant plus appliquées, il n'y a plus aucun coté répressif à l'infraction. De là à dire que cela encourage à la récidive...
J'irai même plus loin: parmi ceux qui vont tout de même en prison, une partie d'entre eux (je ne voudrais pas donner de chiffres approximatifs ou inexacts) n'en a pas peur. Pis, pour certains, il s'agit d'une belle ligne sur un CV de délinquant. Plus on a fait de prison, plus on est respecté.  Bien évidemment, ils ne sont pas "heureux" d'y être, étant quand-même mieux dans leur environnement, mais, finalement, c'est une période qui est vécue comme "un mauvais moment à passer". Donc, en rien, dans tout cela, la prison n'a d'effet dissuasif. Heureusement, pour certains (les primaires), la prison fait peur. Enfin, quelques temps; tout simplement, certainement, cette peur est-elle due à la peur de l'inconnue.
Il n'est pas rare, non plus que la prison devienne, pour certains une école du crime. Faites-y rentrer un voleur de poule, vous en ferez ressortir un braqueur de banque! Il s'agit encore d'un effet de la surpopulation. Nombre de cellules renferment plusieurs détenus, ayant tous un passé différent; donc, ils apprennent les uns des autres.
Je tempère tout de même ma remarque par le fait qu'il est une évidence; tant que le délinquant est en prison, il ne commet pas d'infraction (encore que!).
Bref, en conclusion, dans nombre de situation, la prison n'est plus le moyen idéal de rendre la justice, puisqu'elle ne remplit pas tous les objectifs.
Quelle est la solution? Y en a-t-il une meilleure? Je n'ai pas la prétention d'avoir la réponse.
Mais, si déjà il pouvait y avoir autant de places que de personnes condamnées, et que les peines prononcées étaient réellement effectuées, on ferai déjà un pas en avant. On pourrait alors parler réellement "réinsertion", et faire un nouveau bilan de l'utilité de la peine de prison, en situation normale.
Et c'est loin d'être le cas, aujourd'hui.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

test