vendredi 19 mars 2010

De l'indécence...


Voilà quelques jours que je n'ai pas couché quelques lignes ici. D'abord par manque de temps, puis, il faut l'avouer, par manque d'inspiration ; et ensuite par pudeur.
Aujourd'hui, je me retrouve un peu perdu ; des sentiments mêlés, pour le moins négatifs.
Tout d'abord par manque de réussite professionnelle ; plusieurs mois de travail, sans, à ce jour, la réussite escomptée. Ce manque de réussite engendre un peu de fatigue.
Mais c'est aussi l'actualité. Policière, s'entend.
Dramatique. La perte d'un collègue, même si je ne le connais pas personnellement, ramène toujours à penser à sa famille, désormais seule ; et puis, en ce qui me concerne, je l'avoue, à une projection. Que se passerait-il, si.... ? ? ? Mais il ne sert à rien, en fait, d'aller plus loin dans cette dernière voie !
Depuis quelques jours, j'écoute, je lis... beaucoup de choses, mais surtout, n'importe quoi. Beaucoup d'indécence, en fait. Combien de politiques ai-je entendu pour « récupérer » cette tragédie à des fins politiques ? Cela me gêne.
Je suis gêné lorsque j'entends un député soi-disant spécialiste des questions de sécurité (on se demande comment il a pu se spécialiser ?), qui fait un parallèle entre l'assassinat de notre collègue et les moyens de la police.
Je suis gêné lorsque j'entend Martine Aubry dénoncer une bourde du Premier Ministre qu'elle accuse, en fait, d'être volontaire, pour rappeler l'électeur à une politique sécuritaire ; comment peut-on en arriver à imaginer cela ?
Nous subissons aujourd'hui un drame dans notre corporation. Le Chef de l'Etat et le Gouvernement, dans leur rôle, réagissent (on les aurait critiqué, à raison, s'ils ne l'avaient pas fait). Et là, leurs adversaires politiques de crier au loup en y voyant un comportement éléctoraliste! Quelle honte. Ne pouvez-vous pas vous abstenir? Quelle sera la prochaine étape, dans votre connerie, messieurs? De dire que la mort de ce policier arrive de manière volontaire dans l'entre-deux tours, pour faire voter les abstentionnistes à droite? 
Un peu de dignité et de recul, bon sang ! Regardez un peu plus loin que le bout de vos pompes ! Ca nous changera!

Je suis également gêné lorsque les syndicats parlent de mobilisation. Certes, les deux premiers syndicats de gardien ont, au final, le même mot d'ordre, ce qui est, me semble-t-il, déjà pas mal. Mais il me semble que ce n'est pas aux syndicats de dicter une quelque action que ce soit. Qu'ils s'associent au deuil de la Police Nationale est une chose ; mais qu'ils appellent à quoi que ce soit.... Pas sur que ce soit leur rôle ! Je ne crois pas que cela soit le moment pour exprimer un sentiment général.
Bref, d'une manière générale, le moment n'est pas à la récupération ; il est, tout simplement et naturellement, aux condoléances  et au soutient  que l'on peut apporter à la famille, ainsi qu'aux proches de notre collègue.
Par contre, j'applaudis l'initiative prise de préparer des obsèques nationales à notre collègue. Je suis juste un peu embêté par rapport à cet autre policier, assassiné lui aussi, il y a maintenant quelques semaines, sur ce même département.  Pourquoi celui-ci n'a-t-il pas eu le droit à un hommage national tel qu'il se prépare en ce moment? Parce qu'il n'est pas tombé sous les coups de l'ETA ?
Les deux collègues faisaient leur métier, lorsqu'ils ont été victime du devoir !Pourquoi faire une différence?
Maintenant, il faut bien une première. 
Ce genre de recueillement est, à mon sens, le minimum que l'Etat puisse faire pour ceux qui sont sacrifiés pour protéger la Nation.
Toutes mes condoléances à la famille, aux proches de Jean-Serge Nérin. Et une grosse pensée, également, à mes collègues de Dammarie les Lys, qui doivent vivre des moments difficiles.