samedi 12 juin 2010

Malaise dans la police


Cette semaine, la chaine Arte a diffusé une émission ayant pour thème "Le malaise dans la police", ou encore "La Police de Sarko".
Je ne regarde que très peu les documentaires ayant pour thème la police, puisque, d'une manière générale, tournés vers le sensationnel. Mais, cette fois-ci, c'est par hasard que je suis arrivé sur le reportage.
Et je dois dire que je l'ai trouvé excellent.

Il reflete, à mon sens, l'état d'esprit des policiers, en France, actuellement. Autrement dit, pris entre le marteau et l'enclume. Comprendre:
- le marteau --> les voyous
- l'enclume --> l'anti flic sociétal, l'abandon de la hiérarchie, de la classe politique...
Le débat qui s'en est suivi était très juste, à mon sens, avec de très bons interlocuteurs, donc Marc Lauboutin, que vous pouvez retrouver sur ce site.
Et, il l'a très bien expliqué, la police tourne actuellement de cette manière: un patron arrive dans un service. En moyenne, les policiers font 10 contraventions par jour. Un an plus tard, les policiers font 15 amendes par jour, et le patron est muté à un très bon poste, puisque en arrivant, il y avait 10 contraventions, et maintenant 15. Le patron suivant arrive; il y a 15 contraventions; donc, pour faire comme son prédecesseur, il voudra, un an plus tard, en avoir 20. Eh bien, c'est simpliste, mais c'est comme cela que tourne la police aujourd'hui. On s'appuie sur le quantitatif au lieu du qualitatif.
Effectivement, la politique du chiffre a été instaurée par Nicolas Sarkozy. Mais je pense qu'il n'a pas maitrisé le sens qu'en ont donné les patrons. Il y a eu, je crois, une grosse dérive. Sarkozy, je pense, voulais instaurer cette politique du chiffre pour contrôler, d'une certaine manière, l'activité de police, ce qui est normal. Mais il a oublié d'y inclure un instrument qualitatif, et les tauliers sont entrés dans cette brêche.
De l'autre coté, vous avez les voyous. On a l'impression, comme le dit un collègue dans le reportage, que "la peur a changé de camp". Lorsque j'entend un policier qui s'est fait tirer dessus, en maintien de l'ordre, dire qu'on lui a ordonné de ne pas sortir son arme, je suis scandalisé, outré. C'est dangereux pour le policier, mais surtout pour la societé. Les policiers ont l'impression que, d'une manière tout à fait volontaire, on laisse du terrain au voyou par peur de la bavure. Et là, c'est la societé qui tourne dans le mauvais sens. Et, par peur de cette bavure, même les politiques ne soutiennent plus leur police. Certaines interventions ne se font plus comme elles devraient se faire. Il faut éviter de faire ceci ou cela, au risque de mettre le feu aux poudres. Forcément, ca serait de la provocation. Dans certaines cités, si un véhicule de police entre, il se fait poursuivre, chasser, par les voyous. Oui oui, c'est bien dans ce sens-là !
 Il n'y a, aujourd'hui, plus aucune considération du métier de policier. Et, de ce point de vue là, ce sont les politiques qui en sont responsables.
Maintenant, comme aiment à le rappeler certains: on a la police qu'on mérite. Comprenne qui pourra !

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