mardi 17 avril 2012

Finalement, je voterai pour...

Une fois n’est pas coutume, mon billet n’aura pas trait, uniquement, à la police.

Nous voilà arrivé à quelques jours de l’élection présidentielle. Depuis le temps qu’on en parle ; depuis le temps que cette campagne est lancée… De mon point de vue, c’est le cas depuis que le Parti Socialiste a engagé ses primaires, depuis que DSK s’est auto-dissout.
En 2007, je ne m’en cache pas (il n’y a pas de quoi, en fait), j’étais derrière Nicolas Sarkozy. Il représentait, pour moi, le changement. Après ce que je considérai comme plusieurs années d’immobilisme, avec Jacques Chirac, je voyais en lui la volonté, l’énergie pour que les choses changent. Je suis de ceux qui pensent que, dans notre societé française, il faut changer les choses en profondeur. Donc, prendre des décisions. Bref, qu’il faut réformer. Mais pas par petites touches successives. Non, de vraies réformes. Quitte, parfois, à se tromper, mais au moins, essayer des choses nouvelles.
Cinq années plus tard, qu’en reste-t-il ? Je reste persuadé que Nicolas Sarkozy a cette capacité, cette énergie, à bouger les lignes. En a-t-il encore la volonté ? La possibilité ? C’est moins sur.

Pour qui est-ce que je ne voterai pas ?

Avant tout, pour les extrêmes ; ce genre de vote n’a jamais rien apporté à la démocratie, si ce n’est, à minima, des tensions. Exit, donc, les Mélenchon, Le Pen, et autres candidats qui n’ont pour seul mérite que d’avoir déjà obtenu leurs 500 signatures. Eva Joly ? Pas crédible ; cet espèce de pré-contrat signé avec le PS ne me renvoie, comme image de cette écologie-là que celle d’un simulacre. François Hollande l’a déjà dit ; il ne se sent pas tenu par ces obligations. Pourquoi avoir signé ce papier, alors ? Et pourquoi, alors, présenter un candidat si déjà, le parti qu’il est censé représenter est déjà tourné vers le deuxième tour ? L’écologie est, d’après moi, essentielle dans notre société. Chaque décision prise par le pouvoir politique doit avoir une dimension écologique. Et ce n’est malheureusement le cas chez personne.
Je ne voterai pas non plus François Hollande. Il me semble que l’Etat, aujourd’hui, doit faire des économies. Lui, fait l’inverse. Le meilleur exemple, à mes yeux, reste l’ensemble des collectivités territoriales dirigées, pour la plupart, par des socialistes. Alors que l’Etat, via les administrations centrales, tente de faire des économies, notamment en réduisant le nombre de fonctionnaires, les collectivités territoriales, elles, embauchent à tour de bras. Alors oui, elles vont nous dire que c’est pour compenser la décentralisation qu’ont imposés les gouvernements de droite. Certainement y a-t-il une part de vrai. Mais certainement pas à hauteur de ce qui a été fait.
Pour finir, je ne voterai pas non plus Nicolas Sarkozy. Je le répète, j’étais un fervent supporter du candidat de 2007 ; je me suis même retrouvé place de la Concorde, au soir du 2ème tour. Et je fais partie des déçus de 2012. Pour quelle raison ?  Il a manqué quelque chose qui était, pour moi, fondamental : une de ses promesses de 2007 avait retenue toute mon attention « la République irréprochable ». Finies, les nominations des copains, place au mérite. Finies les affaires politico-financières, finies les affaires en tous genres, tout devient transparent… Et puis, finalement… ben non. Rien n’est fini. Qu’il est loin, ce slogan. Oh, je ne dis pas que untel a trempé dans telle magouille. Pour l’instant, nous n’en savons rien. Certainement que la justice tranchera…. Certainement. Encore que, lorsque je vois le procès des emplois fictifs de la mairie de Paris… bref.
Je ne m’en prends pas au bilan économique de l’exercice 2007/2012. Je pense que le pouvoir politique dans son ensemble n’a eu que peu de marge de manœuvre, avec les crises financières successives et que, dans ce contexte, au niveau international, Nicolas Sarkozy s’en est plutôt bien sorti. N’étant pas économiste, c’est en tous les cas l’impression que j’ai.
Simplement un mot sur ce que l’on a appelé le paquet fiscal. Il fait partie des réformes engagées par Nicolas Sarkozy. Le seul reproche que je puis lui faire à ce sujet, c’est de ne pas être revenu dessus plus tôt. Pour le reste, il a essayé quelque chose. Cela n’a pas fonctionné. En tous les cas, pas aussi bien qu’il ne le pensait. J’ai dans l’idée que la non imposition des heures supplémentaires pouvait être une bonne chose, tout comme était révisé l’impôt sur la succession, faisant en sorte qu’on ne paye pas une taxe sur un l’héritage de l’habitation principale d’un parent. Dans une certaine mesure en tous les cas. Cette disposition me semblait assez juste.
Pour autant, il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Certaines réformes qu’il a faites étaient nécessaires. Je pense à la réforme des retraites, que nombre de gouvernements se sont refusés à faire, tant ce n’était pas populaire. Je pense encore au service minimum, dans certains secteurs d’activités comme les transports publics. D’autres réformes ont témoigné d’une recherche, au moins, d’équilibre dans la démocratie ; je pense notamment à la nomination d’un parlementaire de l’opposition à la commission des finances. Ou encore le fait que la Cour des comptes puisse mettre son nez dans les dépenses de l’Elysée.

La sécurité ?

Je ne peux arrêter un choix par le fait du programme relatif à la sécurité. Ce débat est totalement absent de la campagne.
Pour autant, les socialistes parlent de nous ramener la « police de proximité » ; certes, avec une nouvelle appellation. Mais, à défaut de moyens, elle connaitra le même résultat que la précédente. A cela, penser qu’on va faire du social au milieu de certaines cités sensibles avec 2 îlotiers est juste risible ; et témoigne d’un angélisme à toute épreuve, voir d’une naïveté difficilement compréhensible.
Pour autant, dans ce domaine, le bilan de la droite n’est pas forcément flatteur. Je ne parlerai même pas des chiffres, tant on leur fait dire à peu près ce que l’on veut, fonction du message qu’on veut faire passer. Mais il est un fait : on a trop mis en avant la quantité par rapport à la qualité. Et c’est, selon moi, une grave erreur. On a fait de la garde à vue un instrument statistique. Eh bien cet instrument s’est retourné contre celui qui l’a mis en place. Et bien que Nicolas Sarkozy s’approprie cette réforme de la garde à vue (que je n’ai, évidement, pas appréciée, loin s’en faut), il n’en est pas à l’origine. L’Etat français se l’est vu imposée. Autre point que je n’ai pas apprécié, durant ce quinquennat : les lois successives votées après des faits-divers tragiques. Elles m’ont donné l’impression que, plus qu’une vision de la criminalité en profondeur, il s’agissait de faire quelque chose de « populiste », en quelque sorte « donner du grain à moudre à la populace », la satisfaire.

Vous l’aurez compris, je voterai, au 1er tour, François Bayrou.
Non pas que je l’imagine comme celui qui va révolutionner la France, chevalier blanc... Mais il a, de mon point de vue, cette intégrité que je recherche. Je ne me fais pas d’illusion ; on ne dure pas dans le sérail politique sans avoir, à un moment donné, écrasé la concurrence, en étant le perdreau de l’année. Mais, pour le moins, je l’imagine foncièrement honnête. Et c’est, pour moi, une valeur qui a son importance. Son programme est flou ? Peut-être, mais à défaut d’être malhonnête…. Je crois surtout qu’il fera avec les moyens du bord. Mais il a repris pour lui cette volonté d’assainir la vie politique. Et, à défaut de pouvoir redresser la France économiquement d’un coup de baguette magique , j’ose espérer qu’on retrouvera la foi en nos hommes politiques, ce qui fait gravement défaut à ce jour. Et, s’il devait être élu (ce qui est, selon les instituts de sondage, peu probable), je ne doute pas que nombre d’hommes et de femmes, de droite comme de gauche, rejoindront le mouvement centriste, et sauront gommer les divergences pour représenter une majorité unie dans la seule volonté de reconstruire et passer au-delà des crises actuelles.


3 commentaires:

  1. J'ai voté Bayrou en 2002 et en 2007 mais je ne voterai pas pour lui cette fois ci. Il a malheureusement été incapable de faire fructifier le très bon score de 2007 et je ne crois pas qu'il puisse y arriver 5 ans après...

    Aucun candidat ne me convient, aussi, pour la première fois de ma vie j'envisage de voter blanc (ou une connerie comme mettre un bulletin au nom du général Boulanger) dès le premier tour. Je ne crois plus en la capacité de nos hommes politiques de faire quoi que ce soit d'intelligent et de constructif.

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  2. "Simplement un mot sur ce que l’on a appelé le paquet fiscal. Il fait partie des réformes engagées par Nicolas Sarkozy. Le seul reproche que je puis lui faire à ce sujet, c’est de ne pas être revenu dessus plus tôt."

    Je pense également que Sarkozy a loupé un tournant, lorsque, vers 2008/2009, la gravité de la situation économique mondiale est apparue avec la plus grande netteté. il se serait alors montré réel homme d'Etat, capable de revenir sur ses promesses de campagne, alors qu'on sait combien les campagnes électorales forment un moment propice aux idées mal calibrées et mal réfléchies, uniquement destinées à attirer l'attention des électeurs.

    L'indulgence lui aurait été acquise: son programme de 2007 était un programme de croissance. Les circonstances et le contexte ne sont plus du tout les mêmes par la suite, et il fallait savoir en tirer les conséquences.

    De plus, on pouvait rapidement dresser un bilan défavorable de plusieurs mesures de 2007, telle la défiscalisation des heures sup, onéreuse et inefficace, et il n'est jamais indigne de reconnaître ses erreurs. Sarkozy aurait pu confirmer la réputation d'homme pragmatique visant l'efficacité, qu'il cherche toujours à incarner, sans plus y parvenir. Ce n'a pas été le cas

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  3. le dernier commentaire était de Switz, j'ai omis mon pseudo suite à une mauvaise manip (je suis à fond pour le pseduonymat sur internet, mais je n'aime pas l'anonymat)

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